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La maladie d’Osgood-Schlatter, quand le genou est trop sollicité

Par Michael Montel, publié le vendredi 24 mai 2024 15:40 - Mis à jour le vendredi 24 mai 2024 15:40
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La maladie d’Osgood-Schlatter désigne une ostéochondrose du noyau secondaire d’ossification au niveau de la tubérosité tibiale antérieure, sur laquelle vient s’insérer le tendon rotulien du quadriceps. Surtout les chez les ados sportifs

La maladie d’Osgood-Schlatter, quand le genou est trop sollicité

La maladie d’Osgood-Schlatter désigne une ostéochondrose du noyau secondaire d’ossification au niveau de la tubérosité tibiale antérieure, sur laquelle vient s’insérer le tendon rotulien du quadriceps. Elle concerne généralement les garçons âgés de 8 à 15 ans, des skieurs en pleine croissance. Parmi les facteurs favorisants, on peut noter les genu valgum ou varum, et les hyperpronations du médio- et/ou arrière-pied qui entraînent une endorotation. Une insuffisance de la musculature des fessiers peut être un facteur d’entretien ou d’aggravation.

Par le Docteur Isabelle Catala, Médecin Fédéral National

La tubérosité tibiale antérieure est une zone fragile qui peut souffrir de contraintes mécaniques (traction). Ces dernières proviennent des contractions énergiques du quadriceps, souvent hypersollicité lors des sauts, générant un conflit entre le noyau cartilagineux d’ossification et la traction exercée par le tendon rotulien. On peut également observer une hyperpronation des articulations sous-talienne et médio-tarsienne, qui provoque une endorotation excessive du segment jambier. On constate alors, au niveau de la tubérosité tibiale antérieure, une traction trop importante du tendon rotulien, à l’origine de microfissures au niveau de ce cartilage, entraînant des douleurs. Les tractions peuvent aboutir à une fragmentation et à un arrachement osseux dans les cas les plus sévères.

Douleurs de la face antérieure du genou

Cliniquement, les patients présentent des douleurs au niveau de la face antérieure du genou avec tuméfaction de la tubérosité tibiale pendant et après l’activité sportive pouvant inciter à la boiterie. On constate aussi une rétraction du droit antérieur en plaçant le patient couché ventral, hanche en extension et genou fléchi. La douleur est réveillée par la palpation de la tubérosité tibiale antérieure et à la contraction contrariée.

La peau autour de la tubérosité peut être légèrement rouge et chaude. La radiographie, lorsqu’elle est pratiquée, retrouve un épaississement de la partie distale du tendon patellaire. Dans les cas plus graves, on peut constater une fragmentation de la tubérosité tibiale, voire un arrachement osseux. Le traitement le plus habituel et sans doute le plus efficace reste le repos et la limitation de la sollicitation de l’appareil extenseur.

Dans certains cas rares (enfant très actif et non coopératif, maladie évoluée et très douloureuse), il sera possible d’imposer le repos par le port d’un plâtre ou d’une attelle. L’infiltration d’anti-inflammatoires ne montre pas d’effets. La mésothérapie peut être proposée. Le traitement podologique consistera à réaliser des semelles fonctionnelles contrôlant l’hyperpronation, et à limiter la rotation interne. Il permettra d’observer une diminution de la tension en traction du tendon rotulien.

Le kinésithérapeute pourra intervenir dans le traitement de la maladie d’Osgood-Schlatter si celle-ci comporte également une rétraction du droit antérieur (cause de la sursollicitation du tendon rotulien). Dans ce cas, il devra effectuer un travail d’étirement de ce muscle pour lui redonner l’élasticité optimale et diminuer les tensions.